On apprend une langue pour « communiquer » dans cette langue, c’est à dire comprendre et s’exprimer. Le rêve de beaucoup est d’apprendre la langue en communiquant, c’est-à-dire, juste en écoutant, lisant, parlant.
Si importants soient-ils pour acquérir de l’aisance, ces exercices ne suffisent cependant pas si l’on veut atteindre un niveau professionnel de compréhension et d’expression. En effet, durant des exercices de « communication », votre attention est concentrée sur le « quoi » : « Que me dit-on ? » et « « Que vais-je répondre ? » et vous utilisez uniquement ce que vous connaissez.
La communication, tout comme la conduite d’un véhicule, n’est adéquate que lorsque vous maîtriser les mécanismes de conduite
Une langue est le véhicule de votre pensée et la conduite n’est aisée que lorsque vous avez automatisé les mécanismes de conduite.
Pour ce faire, il faut des exercices durant lesquels vous concentrez votre attention sur « comment conduire le véhicule».
C’est ce que nous allons faire ensemble : vous montrer comment positionner votre esprit en mode anglais ou néerlandais et vous entraîner à le faire automatiquement.
Les psycholinguistes, qui étudient la façon dont on apprend, ont déduit de leurs observations une conclusion commune,
qui est qu’apprendre est une action, on apprend en faisant l’action manuelle ou mentale.
Cette action s’automatise en 5 étapes :il faut
a) construire un modèle mental de l’action, une représentation mentale claire du processus à suivre. Ce modèle mental, on peut le construire par tâtonnements, ce qui peut prendre beaucoup de temps ou on vous donne un processus à suivre pour accélérer l’apprentissage
b) faire l’action mentale
c) dire tout haut ce que l’on fait
d) le dire tout bas
e) l’action se fait sans activité verbale : elle est intériorisée, raccourcie au maximum
Dans la littérature scientifique plus récente, une approche similaire est proposée par Robert M DeKeyser. Ce dernier s’appuie sur la recherche en psychologie cognitive, et plus particulièrement sur le modèle de John Anderson. Ce modèle répartit l’apprentissage d’une aptitude en trois étapes :
a) la connaissance, le savoir explicite (savoir par exemple que dans la subordonnée en néerlandais, le verbe est rejeté en fin de phrase),
b) la transformation de ce savoir en procédure, en comportement (s’exercer consciemment, dans le cas de notre exemple, à placer le verbe en fin de subordonnée) ,
c) l’automatisation du comportement (mettre le verbe en fin de subordonnée sans avoir à faire d’effort conscient).
R DeKeyser applique ce modèle à l’apprentissage de la maîtrise des structures d’une langue et propose la méthode suivante :
1) présentation claire et explicite de la règle,
2) mise en pratique de cette règle par le biais d’exercices, de drills qui impliquent une mise en relation de la règle avec le sens ( ce que l’on veut communiquer, le message que l’on veut faire passer) . Ces drills demandent un effort conscient de mise en application de la règle de la part de l’apprenant et ne peuvent pas se limiter à une procédure mécanique pouvant être accomplie sans y réfléchir. Il peuvent prendre la forme de traductions, de re-structuration de phrases données, de phrases lacunaires à compléter … . Cette étape est le début de la mise en place du comportement, elle demande du temps et il faut permettre à l’apprenant de commettre des erreurs et de se corriger, il est important que le comportement soit bien compris avant de passer à la troisième étape ,
3) automatisation du comportement , le comportement est mis en place et automatisé au moyen de drills « communicatifs », c.-à.-d. de situations où l’apprenant communique vraiment son propre message à un interlocuteur tout en appliquant toujours consciemment le règle (tout au moins au début).
A l’évidence le lieu privilégié pour ce type de drills est le cours (la classe) de langues. Ici aussi il faut accorder le temps à l’apprenant de formuler ses phrases et de se corriger si nécessaire. L’objectif ultime est d’arriver à des situations de communication où l’apprenant utilise la règle de manière plus fluide, moins consciente et sans (trop d’)erreurs.
Le but de notre méthode est donc de créer dans votre esprit une position « mode néerlandais » ou »mode anglais »,donc
1. de vous faire visualiser le processus à suivre pour vous exprimer aisément et correctement en néerlandais ou en anglais.
Le modèle mental à suivre pour conjuguer les verbes en néerlandais ou en anglais et structurer les phrases à la néerlandaise ou à l’anglaise que nous allons imprimer dans votre tête est le fruit d’une longue observation.
IL y a beaucoup de choses communes à toutes les langues, on peut en général transférer beaucoup d’automatismes syntaxiques de la langue maternelle à la langue apprise, mais il y a quelques différences et ces différences il faut
a) en prendre conscience
b) automatiser les nouveaux processus.
2. Vous entraîner à faire l’action mentale
d’exprimer l’idée claire que vous avez dans votre langue maternelle en néerlandais ou en anglais de manière à ce que la traduction, le « switch » devienne automatique.
En fait, notre méthode repose sur l’idée que puisque vous connaissez déjà une langue, puisque vous avez déjà des automatismes syntaxiques, la manière la plus rapide d’apprendre une nouvelle langue est de partir de ce que vous connaissez déjà et vous entraîner à changer ce qui doit être changé, bref : traduire automatiquement des idées et non pas des mots.
Apprendre une langue est un sport intellectuel. Entre les matches, les sportifs font des exercices techniques: répéter un mouvement particulier pour affiner et développer des réflexes précis, par exemple, au tennis, répéter le service ou le revers jusqu’à ce que le mouvement correct soit intégré, automatisé.
De même, pour « apprendre » une langue, il faut, à côté des exercices de communication, pendant lesquels l’attention est centrée sur « que me dit-on et que vais-je dire », des exercices techniques de structuration de phrases, durant lesquels l’attention est concentrée sur « comment » faire.
La plateforme methode-corbisier.eu/exercices, qui applique cette méthode, est destinée à être utilisée comme outil d’automatisation des structures, en complément d’un cours d’acquisition de compétences ou lorsque dans les exercices de communication, il y a des erreurs de conjugaison et ou de structuration des phrases.